Mon showreel 2016 décortiqué pour un MASTER

En 2016, Quentin DUFOREAU rédigeait un mémoire de master 2  intitulé VISIBILITÉ ET RÉPUTATION DES RÉALISATEURS ET AGENCES DE PRODUCTION AUDIOVISUELLE EN LIGNE. Et pour son mémoire, Quentin m’avait contacté pour discuter de mon showreel.

Cette bande démo est un outil que j’utilise exclusivement pour la partie institutionnelle de mon travail, lorsque je souhaite présenter à des potentiels clients un rapide avant-goût de mes réalisations. Après lecture du rapport de Quentin (je viens juste de le lire !..), voici les quelques éléments concernant ma bande démo :

La vidéo commence par une discussion entre deux personnages. On assiste à la mise en place de la caméra et du matériel de tournage. Le nom du réalisateur apparaît également au début. Suite à une question d’un des deux personnages, le « showreel » commence. La vidéo se présente par un enchainement des plans lents accompagnés d’une musique instrumentale et douce. Il y a une forte présence de l’humain dans le film et de la nature. La vidéo se termine par une présentation de différents portraits de femmes puis par un retour aux personnages présentés au début de la vidéo. En outre, notons que l’on trouve un générique à la fin de la vidéo présentant les clients et les personnes ayant intervenues pour la réalisation de cette vidéo. C’est le seul qui présente un générique complet. La musique est écrite pour la vidéo. Nous avons ici un fil conducteur et une typologie d’image marquée et assumée, celle du documentaire et de la fiction.

Rythme et montage 

Les six personnes interrogées ont souligné la nécessité et l’importance d’une vidéo courte et rythmée. Les « showreel » étudiés varient entre 2 : 07 minutes et 3 :16 minutes. La vidéo la plus courte est celle de Thomas Rault. Il estime que c’est un format complexe qui permet difficilement de mettre à l’image de la parole. Thomas Rault souhaitait introduire de la voix pour donner un caractère plus humain à son « showreel » car il cherche à s’identifier à de la pratique documentaire. 

Création d’univers 

Thomas Rault, lui, considère qu’il faut une écriture légère pour parler de ce qui est important. Il explique toutefois qu’il n’a pas assez travaillé cette production et aurait souhaité s’y impliquer plus largement.

Processus de production au sein de la structure et choix des plans 

Thomas Rault et Joris Favraud considèrent qu’il faut trouver un équilibre entre la partie clientèle et la partie fiction-documentaire. En effet, tous deux souhaitent se distancier des films de commandes, un point qui les différencie encore des agences de production audiovisuelle. 

Perception personnelle et affective 

Notons tout d’abord une plus grande difficulté, pour les professionnels de l’audiovisuel, à regarder les vidéos intégralement. Effectivement, seulement 4 sur 14 d’entre eux ont tout visionné contre 9 sur 17 novices. En outre, le « showreel » de la Mobylette Jaune a été la plus « zappée » chez les professionnels. Dans les deux cas, la vidéo qui est la moins « zappée » est la vidéo de Thomas Rault, c’est aussi la plus courte des six. 

Pour les deux domaines, les vidéos qui marquent le plus les internautes sont le « showreel » de Guillaumes Desjardins (avec 9 réponses chez les non professionnels contre 6 réponses chez les novices) puis les « showreel » de Pinkanova et Thomas Rault (chez les novices pour ce second). 

Le «showreel» de Thomas Rault intéresse également. Sa structure est aussi différente du fait qu’il commence avec une introduction. Cette dernière met en avant une relation entre le réalisateur et une personne interviewée. (L’entretien avec Thomas Rault a révélé que cette personne est sa grand-mère). Puis le film se termine avec un retour à ces personnages. C’est ici une mise en scène du réalisateur qui est particulière puisqu’elle n’est pas reproduite dans les autres « showreel ». Nous percevons également une écriture qui laisse penser à une relation entre les deux personnages. L’identité, l’univers et le trait d’histoire qui est raconté dans cette vidéo permet de la différencier des autres. 

Recommandation par des spectateurs 

Quels réalisateur / agence recommanderiez-vous à votre entourage pour un visionnage de loisir ou une collaboration professionnelle ? » 

Guillaume Desjardins et Thomas Rault sont plus recommandés chez les novices. Pour ce qui est des professionnels de l’audiovisuel, on constate qu’il n’y a pas de grande différence, même si La mobylette Jaune est très peu recommandée et Guillaume Desjardins l’est moins que chez les novices 

A l’inverse, Thomas Rault et Guillaume Desjardins ne sont pas considérés comme visibles. A la suite de cette étude, nous soulignons tout d’abord l’intérêt suscité par trois « shworeel » qui sont, soit les plus narrés soit les plus proches du cinéma dans leurs codes et au niveau de leur construction94. Ainsi, Guillaume Desjardins, Thomas Rault et Pinkanova retiennent le plus l’attention chez les internautes. L’hypothèse, que cet intérêt est lié au fil conducteur que les vidéos présentent explicitement, a été émise au cours de cette partie. 

Hypothèses suite à l’étude de l’outil 

Toutefois, en termes de réception, nous voyons que les spectateurs considèrent qu’il y a peu d’écriture pour la plupart des vidéos (sauf pour Thomas Rault et Pinkanova). On peut ainsi considérer notre seconde hypothèse consistant à dire que le « showreel » serait un outil sous-exploité. 

L’utilisation des « showreel » s’est démocratisée. Tous les réalisateurs interrogés ainsi que les internautes volontaires pour notre étude sur la réception attestent de l’utilité de l’outil. Toutefois, la différence entre la perception de ces vidéos par les réalisateurs et leur réception est notable. Ces vidéos semblent en effet ne pas répondre aux attentes des internautes. Les professionnels de l’audiovisuel relèvent la performance technique quand les novices se détachent de ces contenus. Amenés à moins « zapper » les vidéos, les novices ont tenté de comprendre une histoire ou un récit. Beaucoup considèrent que le « showreel » ne raconte pas d’histoire et peut être même désagréable à regarder. Nous avons noté l’enthousiasme face à celui de Thomas Rault. Cette vidéo pourrait ainsi servir d’outil de recommandation pour ce réalisateur. La mise en scène, la courte durée et l’aspect humain de la vidéo est apprécié. 

BILAN : Si l’on en croit le rapport de Quentin, pour un showreel, il faut que ça soit bien écrit, humain et court…